Femme, mère et démocratie
" Il faut se méfier des mots "
Ben VAUTIER
Le chef actuel du gouvernement marocain a tenu un discours pour le moins insoutenable dans la chambre des représentants. Appelant les femmes à regagner les foyers pour exercer la fonction naturelle et sacrée à laquelle elles sont prédestinées, il semble conscient de son projet de société et de la place qu’il y réserve aux femmes. Des communiqués ont été émis par certaines composantes de l’échiquier politique, un sit in fut organisé par certaines associations féministes afin de protester contre ces propos qui touchent l’être ontologique et social des femmes marocaines, et le débat semble avoir pris fin. Silence…tu es mon refuge.
Mais, ce qui ne peut échapper à tout regard critique, c’est que les conservateurs de ce pays ont une vision bien claire de la société à laquelle ils aspirent et des moyens d’y arriver. La femme est sans conteste leur cheval de bataille, leur prétexte et leur raison à la fois. Souvenons-nous de la première manifestation des courants islamistes au Maroc, ce n’est nullement un hasard qu’elle fut organisée autour d’un sujet qui concerne de près la place de la femme dans la société, en protestation contre le plan de l’intégration de la femme au développement. La femme reste la pierre angulaire de tout projet de société.
D’où leur insistance pour la représenter dans une fonction familiale, biologique et « naturelle », A.Laroui dans son livre « Diwan Assiassa » explique qu’en langue arabe : « la mère (al oum) a plusieurs significations dans la mesure où elle s’apparente à nation (al oumma) et peut-être aussi à l’analphabétisme (al oummia). L’analphabète (al oummi) est l’original, l’intuitif, le brut etc… » Il ajoute plus loin « L’éducation maternelle est l’éducation de la mère nourricière, elle est le point de jonction entre nature et société, et tant qu’elle est proche de la nature, elle transmet à son enfant les penchants naturels : la sujétion, la convoitise, la peur, ect […] la fonction de la mère ne change pas…elle fait le rôle de l’intermédiaire conservateur »
Les courants conservateurs, au regard de leur conception a-démocratique de l’état et de la sociéte, ne peuvent qu’opter pour une assimilation de la femme à sa fonction biologique. Une femme-citoyenne jouissant de l’égalité des sexes, d’une indépendance matérielle et d’un jugement autonome aspirerait à une société et à un état démocratiques et non pas théocratiques. Mère, elle transmettrait des valeurs éthiques et modernes à sa progéniture…
Cette sacralisation de la mère au dépend de la femme est un handicap à la démocratisation du pays. En plus de perpétrer le royaume des mères au détriment de celui des épouses (F.Mernissi,1984), le maternel sacré génère une dépendance affective de l’enfant-fls en particulier à travers une intimité corporelle prégénitale. La femme dont l’existence est objet de déni symbolique et social tant qu’elle n’est pas mère, surinvestit sa fonction maternelle avec son fils (A.Dachmi, 1995) et exerce une emprise maternelle négative sur lui l’empêchant d’accéder à une autonomie d’homme mûr. Il serait dès lors, difficile d’imaginer des citoyens jouissant d’une maturité affective et psychique et exempts de séquelles psychiques indélébiles.
« Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite », cette célèbre citation de J.De Maistre, trouverait bien une juste expression dans une socéité qui dénie aux femmes leur droit d’être définies autrement que par une fonction biologique, d’avoir des rôles correspondant à leurs compétences et à leurs aspirations. La réalité a fait ses choix, la femme est un élément incontournable de l’échiquier cutlurel, social et économique. A la mentalité de faire des efforts pour l’égaler…Toutefois ne sous-estimons pas les périls d’une certaine perception de la société marocaine qui continue à travailler obscurément, secrétement mais avec une grande aprêté, soutenue en cela par les contenus mysogynes des programmes scolaires, les médias nourrissant un imaginaire chosifiant de la femme et les prêches surannés et immobilistes de certains imams…
Mais, ce qui ne peut échapper à tout regard critique, c’est que les conservateurs de ce pays ont une vision bien claire de la société à laquelle ils aspirent et des moyens d’y arriver. La femme est sans conteste leur cheval de bataille, leur prétexte et leur raison à la fois. Souvenons-nous de la première manifestation des courants islamistes au Maroc, ce n’est nullement un hasard qu’elle fut organisée autour d’un sujet qui concerne de près la place de la femme dans la société, en protestation contre le plan de l’intégration de la femme au développement. La femme reste la pierre angulaire de tout projet de société.
D’où leur insistance pour la représenter dans une fonction familiale, biologique et « naturelle », A.Laroui dans son livre « Diwan Assiassa » explique qu’en langue arabe : « la mère (al oum) a plusieurs significations dans la mesure où elle s’apparente à nation (al oumma) et peut-être aussi à l’analphabétisme (al oummia). L’analphabète (al oummi) est l’original, l’intuitif, le brut etc… » Il ajoute plus loin « L’éducation maternelle est l’éducation de la mère nourricière, elle est le point de jonction entre nature et société, et tant qu’elle est proche de la nature, elle transmet à son enfant les penchants naturels : la sujétion, la convoitise, la peur, ect […] la fonction de la mère ne change pas…elle fait le rôle de l’intermédiaire conservateur »
Les courants conservateurs, au regard de leur conception a-démocratique de l’état et de la sociéte, ne peuvent qu’opter pour une assimilation de la femme à sa fonction biologique. Une femme-citoyenne jouissant de l’égalité des sexes, d’une indépendance matérielle et d’un jugement autonome aspirerait à une société et à un état démocratiques et non pas théocratiques. Mère, elle transmettrait des valeurs éthiques et modernes à sa progéniture…
Cette sacralisation de la mère au dépend de la femme est un handicap à la démocratisation du pays. En plus de perpétrer le royaume des mères au détriment de celui des épouses (F.Mernissi,1984), le maternel sacré génère une dépendance affective de l’enfant-fls en particulier à travers une intimité corporelle prégénitale. La femme dont l’existence est objet de déni symbolique et social tant qu’elle n’est pas mère, surinvestit sa fonction maternelle avec son fils (A.Dachmi, 1995) et exerce une emprise maternelle négative sur lui l’empêchant d’accéder à une autonomie d’homme mûr. Il serait dès lors, difficile d’imaginer des citoyens jouissant d’une maturité affective et psychique et exempts de séquelles psychiques indélébiles.
« Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite », cette célèbre citation de J.De Maistre, trouverait bien une juste expression dans une socéité qui dénie aux femmes leur droit d’être définies autrement que par une fonction biologique, d’avoir des rôles correspondant à leurs compétences et à leurs aspirations. La réalité a fait ses choix, la femme est un élément incontournable de l’échiquier cutlurel, social et économique. A la mentalité de faire des efforts pour l’égaler…Toutefois ne sous-estimons pas les périls d’une certaine perception de la société marocaine qui continue à travailler obscurément, secrétement mais avec une grande aprêté, soutenue en cela par les contenus mysogynes des programmes scolaires, les médias nourrissant un imaginaire chosifiant de la femme et les prêches surannés et immobilistes de certains imams…
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